MOSH & MOAH et conception hygiénique
L'ONG Foodwatch a récemment remis en avant dans l'actualité la présence d'huiles minérales dans différents produits. Dans la précédente crise créée par cette ONG la principale cause pointée du doigt était liée aux matériaux au contact notamment le papier/ carton recyclé. Une autre cause liée à la présence d'hydrocarbure dans les aliments est à rechercher du côté de problèmes de lubrification des équipements de production.
En Allemagne, une limite de migration spécifique de 0,5 mg/kg d'aliment pour le MOAH a été recommandée. Cependant, un seuil limite juridiquement contraignant pour le MOH n'a été fixé en Europe que pour les préparations pour nourrissons.
Il y a plus de 20 ans, les lubrifiants "alimentaires", food grade en anglais, avaient apportés une solution, mais non durable. En effet, cette solution a un gros défaut, à savoir oublier la réelle maîtrise du risque de fuite à cause du faux sentiment de sécurité apporté par ces lubrifiants dit alimentaires. Ces lubrifiants s'ils sont moins dangereux ne sont pas comestibles pour autant.
La réglementation des USA utilisée comme base pour leur formulation et leur classement notamment H1 n'est pas en phase avec la nôtre : Européenne et Française. Leur présence dans les aliments constitue dans tous les cas une contamination, car ils ne sont ni des additifs alimentaires (voir règlement EU 1333/2008) ni des auxiliaires de fabrication (sauf exception voir l'arrêté du 19 octobre 2016).
En outre, du fait de la réduction de la présence de substances "non alimentaires" ces lubrifiants peuvent être le siège de prolifération microbienne.
L'ANIA avait en 2019 publié une toolbox sur le sujet. Toutefois l'aspect de la maîtrise lié aux équipements n'y est pas abordé de la bonne manière.
Ainsi, la conception hygiénique a toute sa place pour prévenir le risque de fuite dans les aliments.
- La première règle est l'évitement. Il s'agit d'éloigner des surfaces en contact avec les aliments les mécanismes lubrifiés.
- La deuxième règle est l'étanchéité.
- La troisième règle est la détection des fuites afin d'agir avant une contamination des aliments.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la maîtrise de ce danger vous pouvez nous contacter ou consulter les guidelines de l'EHEDG notamment les documents n°8 et 23.